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SERIGNE MBACKE DIENG

19 octobre 2005

Décés de Sérigne Mbacké Sokhna LO : Le bâtisseur de Taïf disparaît

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Serigne Mohamed Mbacké, plus connu sous le nom de Serigne Mbacké Sokhna Lô a été rappelé à Dieu, avant-hier, dans son village de Taïf. Arrière petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, Serigne Sokhna Mbacké Lô a été inhumé le même jour dans son palais de Taïf (29 km à l'est de Touba).

"Grand, beau, élégant, portant bien ses 71 ans, cet autodidacte au français sommaire est devenu l’homme dont tout le monde parle, que tous veulent rencontrer, et vers qui accourt tout ce que le Sénégal compte de responsables politiques, décideurs économiques, autorités coutumières, simples citoyens..." Ces lignes de l'hebdomadaire Jeune Afrique l'Intelligent, qui consacra en janvier 2005, un portrait au marabout, résument tout ce qui est dit aujourd'hui sur le marabout mouride décédé avant-hier.

Très proche du khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké, son grand-père, Serigne Mbacké Sokhna Lô mobilisait, chaque fois, ses talibés pour l’exécution des travaux au profit de Serigne Saliou Mbacké. En décembre 2003, c'est à lui que le khalife général des mourides avait confié le défrichage des terres du Ranch de Dolly. Avant que Serigne Saliou ne sorte une déclaration pour que ces travaux soient exécutés à Khelcom face aux réticences des éleveurs.

Serigne Mbacké Sokhna Lô a su transformer le village de Taïf devenu le lieu de ralliement des fidèles et talibés de son grand-père, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, fils aîné de Cheikh Ahmadou Bamba. Le bâtisseur de Taïf a beaucoup investi pour le raffermissement des liens au sein de la communauté mouride, mais aussi entre les confréries. Sous ce rapport, il n'a fait que suivre les pas de son grand-père, le premier khalife général des mourides (1927-1945, Ndlr). En effet, avec les Cheikh et autres dignitaires du mouridisme : à l’exemple de son père, Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, il a témoigné une grande considération, un grand respect aux cheikh et à tous les dignitaires. Il n’a jamais manqué de prendre leurs conseils chaque fois qu’il s’est agi des grandes questions intéressant la confrérie mouride. A l'image de Serigne Mouhamadou Moustapha, il leur a conféré certaines prérogatives destinées à accroître et à fortifier la communauté mouride. Il a créé pour eux des daaras, véritables pôles de développement où, en dehors de l’enseignement du Coran et de la liturgie, le travail productif est érigé au rang de véritable sacerdoce. Il a vivifié et fortifié les villages de son grand-père. Entre autres : Tindody, Taïf , Naïdé, Darou Naïm, Kaél, Bayla.

Il est peut-être utile de rappeler que Taïf et Bayla ont la particularité que leur production était exclusivement consacrée au financement des grands chantiers que sont la Grande Mosquée et le rail Diourbel-Touba. A ce titre, ces daaras préfigurent le Khelcom de Serigne Saliou qui n’a pour objectif, en ce qui concerne les revenus qu’il génère, que le financement des travaux de Serigne Touba.

Enfin avec le reste de la Uma : toute sa vie durant, il s’est évertué à tisser des liens étroits de fraternité et de collaboration avec les autres chefs religieux. Même avec les hommes politiques, il a réussi à établir de bons rapports.

"Cet arrière-petit-fils du fondateur de la confrérie mouride est l’un des chefs religieux les plus riches et les plus connus du pays et à l’étranger, celui dont tout le monde parle et que chacun veut rencontrer. Du petit fidèle de Libreville au haut fonctionnaire de New York en passant par les hommes politiques" (Jai) .

Aîné des 49 enfants de Gaïndé Fatma, décédé le 11 mars 1978, il est né en 1934 à Touba. Dès son jeune âge, il est confié au maître d’école coranique Serigne Mafall Fall, à Taïf, qui l’a initié à "la parole de Dieu" puis à la théologie. En 1952, il débarque en Algérie "pour approfondir [sa] connaissance du Livre Saint et de la Sunna du Prophète Mohammed". Serigne Mbacké Sokhna Lô a hérité de Gaïndé Fatma le goût de construire. Au bâtiment en dur érigé en pionnier par son père en 1954 à Taïf, il a répliqué par un château, achevé en 1998, qui tranche avec le décor rustique de ce village. Dans cette demeure aux somptueuses bâtisses dérobées aux regards par de longs murs, le visiteur est ébloui par le marbre, l’électroménager dernier cri, le mobilier importé du Maghreb, l’exubérance de la maroquinerie et de la robinetterie, mais aussi par la cour verdoyante illuminée par des lampadaires au style gothique. Coût de l’ouvrage : 1,5 milliard de francs Cfa. Abdoulaye Wade, qui y a dormi le 5 juin 2004, a confié à des proches avoir été frappé par le luxe et le bon goût des lieux, rapporte Jai. Djibo Kâ avec qui nous avons séjourné, en 1998, dans ce palais avait tenu les mêmes propos. A l'époque, il animait le courant du Renouveau. Il était parti rendre visite à Borom Taïf ak Baïla pour solliciter ses prières.

Serigne Mbacké Sokhna Lô ne courait pas derrière une audience avec un chef d'Etat. Il comptait sur ses propres revenus :"Je suis agriculteur et éleveur. Je vis des fruits de mes champs et de mes troupeaux. Pour faire fructifier mon activité, je vais d’ailleurs incessamment me lancer dans l’agriculture intensive à Mbane, près de Richard-Toll, dans le delta du fleuve Sénégal. J’ai trouvé des partenaires égyptiens. Ils assurent l’encadrement et l’équipement, et je fournis, pour ma part, la main-d’œuvre. Nous allons cultiver sur une superficie de 6 000 hectares du sésame qui va être exporté en Egypte", confiait-il à Jai.

Son goût pour le luxe notamment. chaussures Vuitton, écharpe Chanel, montre Cartier en or (coût : 11 millions de F Cfa). Le "guide" achètait ses parfums en quantité industrielle aux Galeries Lafayette. Un jour qu’il en a pris pour 3,7 millions de FCfa dans ce magasin parisien, la caissière n’a pu s’empêcher d’apostropher l’un des accompagnateurs : "De quel pays est-il, ce roi ?", rapporte-t-on.

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19 octobre 2005

SOPE BOROM TAIF

                                               taif      

Fils aîné et khalife de Serigne Cheikh Ahmadou Mbacké “ Gaïndé Fatma ”, Serigne Mohamed Mbacké Sokhna Lô a été rappelé à Dieu, avant-hier. Il est passé de vie à trépas comme il a vécu, c’est-à-dire dans la discrétion. L’œuvre que le défunt a légué à ses contemporains est incommensurable. Celui que l’on appelait, affectueusement, “ Borom Taïf Ak Bayla ” est parti pour ne plus revenir. D’une silhouette, avec une belle figure qu’illuminait un sourire si doux, qui rappelait, incontestablement, le visage de son ascendant direct, “ Gaïndé Fatma“, Serigne Mbacké Sokhna Lô restera à jamais dans le cœur des Sénégalais.

Le réveil a été brutal, hier dans toute la Oumah islamique, avec l’annonce du rappel au Dieu de celui qui a transformé de manière extraordinaire le visage du village de Taïf, situé à 27 kilomètres de Touba. La localité a été fondée par son grand-père, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, premier khalife de Serigne Touba, sur instruction de ce dernier. Serigne Mohamed Mbacké était âgé de 71 ans. Il avait vu le jour à Touba où il a subi son premier enseignement coranique d’un maître nommé Serigne Matar Fall. Le marabout s’est éteint à Taïf où il a été inhumé. De source proche de la famille, il souffrait d’un diabète assez méchant.


Homme de culture et d’éducation

Ce fut ensuite la Mauritanie et l’Algérie qui l’accueillent pour parfaire sa formation. Ce qui a fait certainement de Serigne Mohamed Mbacké un grand érudit, doublé d’un homme de culture ouvert au monde. Car il a su entretenir, fructifier et élargir les relations que Gaïndé Fatma avait tissées partout dans le monde. Ce qui fait qu’aujourd’hui, Serigne Mbacké Sokhna Lô compte des amis partout, y compris des chefs d’Etat parmi lesquels on retient les présidents du Gabon, de la Guinée équatoriale. Car sa vaste culture, sa sagesse, sa générosité, son amour du travail étaient tels que nombreux sont ceux qui aimaient sa compagnie. Par ailleurs, et c’est là où Serigne Mbacké a réalisé des merveilles, il a donné un cachet particulier aux activités des “ Wilaya ” (sections) qui composent la structure dénommée “ Regroupement des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké ”, créée par son illustre ascendant. En effet, ces entités qui s’identifient aux villages et villes de leurs membres sont de véritables organisations de développement économiques, culturelles, éducatives et sociales. Car chaque “ Wilaya ” a l’obligation d’implanter une école dans sa localité, de mener des activités agricoles, d’élevage, etc. au profit de ses membres qui n’ont pas un emploi rémunéré. En outre, pour la mise en œuvre du Programme de Renforcement de la Nutrition (PRN), la “ Wilaya“ de Touba a été choisie parmi les agents d’exécution. A cet égard, Serigne Fallou Touré, 1er vice-président du Conseil rural de Touba apprend que “ la Wilaya a si bien fait le travail qu’elle a reçu les félicitations de la Banque Mondiale qui finance le PRN ”.

Au plan agricole, Serigne Mbacké Sokhna Lô exploite de grands domaines, avec des techniques et matériels modernes. Il a des champs partout, y compris des rizières, dans la Vallée du Fleuve Sénégal.

Attachement à la ville de Touba

Serigne Fallou Touré, qui était très proche du défunt guide est formel : “ Serigne Mbacké avait une proximité quasi-intime avec le khalife Cheikh Salihou Mbacké, bien avant qu’il n’accède au legs de Khadimou Rassoul. C’est la raison pour laquelle il était toujours au premier plan dans les travaux des champêtres de Serigne Salihou. Car, bien avant Khelcom, il a eu à défricher le champ de Diourour qui était un domaine vierge où il fallait mener un dur labeur afin de le rendre cultivable”. Aussi, Serigne Fallou Touré fait savoir que “ Serigne Mbacké était très attaché à tout ce qui touche la promotion économique, sociale, culturelle, spirituelle, architecturale de la ville sainte. A chaque fois que l’occasion se présentait, il évoquait tout ce qui concerne les activités, programmes et projets du Conseil rural, destinés à l’amélioration du cadre de vie des populations. Il nous faisait des suggestions pertinentes et nous aidait à trouver de solutions à beaucoup de problèmes ”.

Un chef de famille modèle

”A Touba où nous avons joint de personnes par téléphone, comme à Taïf, c’était la consternation, hier en milieu de journée, selon Serigne Fallou Touré. Les uns avaient la bouche cousue ou évoquaient le Tout-Puissant par ses magnifiques noms. Tandis que d’autres pleuraient à chaudes larmes, surtout les femmes ”, soulignent Fallou Touré et Hadja Mbaye. Cette dernière dont Serigne Mbacké était le tuteur se dit “ désarçonnée, désorientée. Car Serigne Mbacké était mon protecteur, mon bienfaiteur comme il l’était pour tous ceux qui le fréquentaient, y compris les hautes personnalités et autorités de l’Etat. Il ne faisait pas de distinction entre les membres de sa propre famille et nous dont il avait la tutelle ”. Hadj Mbaye a ajouté que “ Serigne Mbacké était d’une générosité et d’une grandeur de cœur inégalables. Il savait régler les problèmes qu’on lui soumettait sans calcul aucun ”. Dans le cercle famille, elle relève que “ le regretté marabout était un exemple. Il faisait de sorte que ses enfants, épouses et tous ceux qui vivaient dans la maison lui étaient proches. Aucune barrière, aucun intermédiaire n’existait entre sa famille et lui. Il discutait avec tout le monde, s’enquérait des problèmes des uns et des autres. L’ambiance était bonne ”.

Pour sa part, El Hadj Mansour Mbaye de la RTS est catégorique : “ le monde entier perd un grand serviteur. Car Serigne Mbacké, à l’image de son défunt et illustre père, était généreux, donc un homme de bien, qui transcendait les clivages confrériques pour se mettre à la disposition de l’Homme tout court. Sa disparition est une grande perte pour la Oumah. Mais que voulez-vous, seul Allah est éternel

                                                            Par serigne mbacke dieng a touba darou khoudoss

                                                                                    contact: 698-70-10/ 975-83-15

                                                                                    E-mail: sopeboromtaif@hotmail.com

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SERIGNE MBACKE DIENG
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